PROGRAMME été 2021 "Laissez-vous conter ... la géologie"
par GEOLVAL et l'Office de Tourisme de Bedous
Programme réalisé
conférences gratuites, compte-rendu et diapositives disponibles ici
Dans le cadre du partenariat entre GéolVal et l'Office de Tourisme, et du programme "Laissez-vous conter ... la géologie", Pierre Deransart a donné quatre conférences la veille des excursions prévues (toutes ont eu lieu), entre 18h et 20h, en Mairies de Bedous et d'Accous.
Comme les années précédentes, l'objectif est de permettre aux excursionistes du lendemain de disposer de quelques connaissances afin de faciliter, une fois sur le terrain, leur lecture géologique du paysage. Mais ces entretiens sont aussi destinés aux valléens afin de mieux faire connaître les richesses géologiques de la vallée, son extraordinaire histoire et sa remarquable originalité.
Conférence et présentation de roches à Accous (salle de la Mairie) le 4 août 2021 Photos P. Gérard
21 juillet (Mairie de Bedous)- Voir les Pyrénées grandir encore et encore…
Conférence centrée sur le karst de la Pierre Saint-Martin (calcaire blanc du crétacé supérieur dit « des canyons »).
On a choisi de focaliser l’exposé sur le seul cycle pyrénéen et la discordance entre les calcaires des canyons relativement jeunes et le socle ancien paléozoïque qui suit tous les reliefs clairs de la Vallée d’Aspe après le vallon de Bedous.
On se restreint à présenter les roches du secteur karstique : calcaires à rudistes (crétacé inférieur et supérieur) et fossiles de rudistes et d’oursins dans des marnes plus récentes (secteur des Pics d’Aspe).
Enfin on introduit la promenade du lendemain à partir du livret guide réalisé par Audrey Billerot et très inspiré du livre Pyrénées Atlantiques de Yves Hervouët et Dominique Decobecq (Omniscience 2014), itinéraire n°9. On observe en particulier des mouvements de terrains et des plans de faille qui témoignent de déformations postérieures à la dernière glaciation et donc de déformations toujours actuelles des Pyrénées. Celles-ci sont le témoin du fait que nos montagnes continuent de s’élever (très faiblement), malgré l’érosion.
L’exposé s’est poursuivi avec Laure Moen-Maurel autour d’une table où étaient exposés des échantillons des principales roches évoquées : calcaires du crétacé et du dévonien, calcaire à silex, calcite, schistes carbonifères et dévoniens.
Diapositives de la conférence: version taille réduite (.pdf, 9Mo) version bonne précision (.pdf, 17Mo) (pour une version .pptx, consulter l'auteur). Nota: les versions .pdf ne donnent pas accès aux vidéos.
Sur le karst Photo P. Gérard Karst de la Pierre Saint-Martin Photo P. Deransart
28 juillet (Mairie de Bedous) - Le Montagnon ou la chevauchée des plaques
Comme on l’a vu lors de la première conférence, il est normal, en montagne, que les terrains plus jeunes se situent au-dessus des terrains plus anciens : le calcaire des canyons se situe bien globalement sur un socle paléozoïque et les discordances observées allaient bien toutes dans ce sens. Une situation inverse a pu toutefois être observée lors de cette première sortie à la Pierre Saint-Martin, mais d’assez loin avec le pic Lakhoura. Dans cette conférence, on va focaliser sur ce phénomène inverse qui s’observe bien dans la vallée d’Aspe et en particulier dans cet itinéraire vers le lac du Montagnon d’Iseye. Il témoigne de la complexité et la puissance du choc des plaques ibérique et eurasienne.
Notre présentation de l’histoire de la formation des Pyrénées met cette fois l’accent sur la complexité de la « collision » des plaques ibérique et eurasienne en s’appuyant sur des études récentes (dont ECORS).
On reprend la présentation de la couverture de calcaire crétacé dont témoigne l’ensemble des falaises claires qui ferment l’axe central pyrénéen à l’ouest de la vallée d’Aspe, pour mieux mettre en évidence quelques « anomalies » où des terrains plus anciens - et même très anciens – en viennent à « chevaucher » des terrains plus récents.
On s’intéresse alors à une anomalie très remarquable lorsque l’on monte vers le lac du Montagnon : les falaises de la crète de Barca. Cette sorte de langue de calcaires des canyons est entourée et même dominée par endroits par des terrains bien plus anciens du carbonifère.
Une fois arrivé au lac, on remarque deux choses (outre la beauté du site) : le fort pendage de la crète de Barca (pendage quasi verticale) et le chevauchement de la crète par les terrains anciens (carbonifère) dont est formé le pic du Montagnon. La crète de Barca apparait alors comme une « résurgence » de la couverture de calcaires de canyons, soit que cette résurgence ait été propulsée là par les forces tectoniques qui ont formé les Pyrénées après avoir été enfouie comme on peut le voir au niveau du vallon de Bedous, soit qu’elle ait précisément été préservée d’un tel enfouissement et seulement, en partie, basculée par la montée de couches plus anciennes. Mais même si tout ceci n’est qu’hypothèse, le site laisse bien entrevoir l’extraordinaire puissance des forces telluriques.
L’exposé s’est poursuivi autour d’une table où étaient exposés des échantillons des principales roches évoquées : calcaires du crétacé et du dévonien, pélites argilo-gréseuses et schistes carbonifères et dévoniens.
Diapositives de la conférence: version taille réduite (.pdf, 11Mo) version bonne précision (.pdf, 17Mo) (pour une version .pptx, consulter l'auteur). Nota: les versions .pdf ne donnent pas accès aux vidéos.
Lac du Montagnon d'Iseye Col de la Taillandière Montagnon et crête de Barca (pointe à droite) Montages et photos P. Deransart
4 août (Mairie d'Accous) - Sous les orgues de Camplong: le paléozoïque
L’excursion prévue du lendemain se déroule entièrement dans une vallée glaciaire creusée dans la couverture du crétacé puis dans le socle carbonifère et dévonien. La vallée est dominée en particulier par les falaises de calcaire des canyons des Orgues de Camplong. C’est donc une plongée à ciel ouvert dans les terrains les plus anciens, majoritairement carbonifères, de la Vallée d’Aspe, au-dessus de Lescun. Nous amorçons ici notre démarche qui nous a promené d’abord sur les terrains plus récents des karsts de la Pierre Saint Martin et nous amènera dans le dernier exposé aux régions les plus profondes de la vallée taillées dans les roches dévoniennes.
Dans le récit de l’histoire de la construction des Pyrénées, un chapitre particulier est cette fois développé qui concerne les glaciations à diverses échelles de temps et le creusement de quelques vallées glaciaires de la Vallée les plus récentes.
Un rappel est fait sur la discordance, mise à jour par l’érosion glaciaire, entre les calcaires des canyons relativement jeunes et le socle ancien paléozoïque que l’on retrouve dans tous les reliefs de la vallée d’Aspe après le vallon de Bedous. Celle-ci est magistralement illustrée, mais vue de loin, par un panorama enregistré depuis le sommet du Labigouère. Elle peut être localisée durant toute la promenade où elle se devine sous les pierriers.
Après une présentation de l’itinéraire et des terrains traversés, l’excursion est illustrée par le court documentaire « Des roches à la flore : voyage dans le cirque de Lescun » auquel on peut accéder sur le site de GéolVal : https://www.geolval.fr/index.php/geotrain/887-des-roches-a-la-flore-voyage-dans-le-cirque-de-lescun
Pierre a illustré l’exposé, avec l’assistance de Marc Blaizot, autour d’une table où étaient exposés des échantillons des principales roches évoquées : calcaires du crétacé et calcites « tombées du ciel », schistes carbonifères et dévoniens, fossiles récents et anciens, ainsi qu’un échantillon de calcaire griotte (photos ci-dessus).
Diapositives de la conférence: version taille réduite (.pdf, 11Mo) version bonne précision (.pdf, 17Mo) (pour une version .pptx, consulter l'auteur). Nota: les versions .pdf ne donnent pas accès aux vidéos.
Billards et
Pic de la Brèque Orgues de Camplong ©GéolVal Crête d'Ourtasse Montage et photos P. Deransart
11 août (Mairie d'Accous) - Le chemin de la Mâture : une plongée dans le paléozoïque
La Vallée d’Aspe, au Sud du Vallon de Bedous, peut être vue comme une tranchée dans les terrains les plus anciens du paléozoïque (carbonifère et dévonien). L’exposé commence donc par un parcours description des 5 principaux défilés : 2 creusés dans les terrains plus récents, le défilé d’Escot (crétacé inférieur) et celui d’Esquit (mixte crétacé supérieur et carbonifère), et 3 creusés dans les roches carbonifères et dévoniennes : le défilé d’Etsaut (majoritairement calcaire griotte), celui d’Urdos (majoritairement dévonien), avec le chemin de la Mâture, et celui d’Arnoussère, de même nature. L’excursion du jour nous amène donc à la découverte de ces terrains créés avant la surrection de la chaine hercynienne et de la vie contemporaine de ces roches.
L’histoire de la formation des Pyrénées est alors centrée sur les déformations (rapprochement de 150 km environ de l’Ibérie et de l’Eurasie) subies par les plaques lors du cycle pyrénéen, en particulier l’empilement des couches dévoniennes tel qu’on peut en observer dans le défilé d’Urdos.
On s’intéresse alors aux formes de vie dans les eaux peu profondes du dévonien ou à la végétation du carbonifère, ainsi qu’aux fossiles que l’on est susceptibles de trouver lors de l’excursion dans les calcaires dévoniens. On montre également les types de roches que l’on peut trouver dans la Vallée qui datent de ces périodes.
Le diaporama se termine sur une description morphologique et géologique de quelques aspects importants des falaises rencontrées dans les gorges d’Enfer, des roches et des fossiles.
L’exposé s’est poursuivi autour d’une table où étaient exposés des échantillons des principales roches évoquées du dévonien, pélites argilo-gréseuses et schistes carbonifères, calcaire griotte, ainsi que des fossiles anciens. Des échantillons de roches utilisées dans la construction du fort du Pourtalet étaient également exposés.
Diapositives de la conférence: version taille réduite (.pdf, 11Mo) version bonne précision (.pdf, 17Mo) (pour une version .pptx, consulter l'auteur). Nota: les versions .pdf ne donnent pas accès aux vidéos.
Trace de polypier dévonnien Photo L. Moen-Morel Gorge d'Enfer Galets rouges? Affleurements carbonifères Photos P. Deransart