21 juin 2015
Pourquoi les culturistes doivent-ils s’unir d’abord ?
Le 28 juin prochain, au plus tard, la FFHMFAC se transforme en FFHM (Fédération Française d’Haltérophilie et Musculation). Les autres disciplines (Force et Culturisme) doivent se « séparer » et trouver une forme de gestion à partir du 1er septembre 2015.
Ceci n’aurait pas de conséquence, s’il ne s’agissait que de réorganisation interne des commissions sportives. Malheureusement cela implique la mise en place d’une organisation spécifique pour chaque discipline. Dans ce contexte, vu que seule la FFHM garde la délégation ministérielle pour délivrer des titres sportifs, les autres disciplines perdent la leur.
Pour le culturisme issu de la fédération actuelle, c’est risque de disparition pure et simple, une noyade…
Certain(e)s proposent déjà de regrouper quelques personnalités dans des associations, induisant ainsi une dispersion supplémentaire peu efficace pour les culturistes.
Il y a déjà en France plus de 10 autres organisations qui s’auto proclament dépositaires de titres divers et varié liés associés à notre discipline. Ceci n’est en fait que le reflet de la désorganisation qui règne au niveau mondial. En effet ce ne sont pas moins de 15 organisations internationales qui, au fil des ans, prétendent gérer la discipline. Le résultat est là : rejet des jeux mondiaux, taux de dopage mondial dix fois supérieur aux disciplines olympiques ! (voir le rapport du Sénat de 2013).
Faut-il pour cela renoncer ? Renoncer à développer un sport qui relève de la musculation à visées esthétiques, un sport sain que nous appelons, malgré nous, culturisme « naturel » ?
Rappelons aussi que dans l’immédiat c’est notre participation aux championnats du monde de culturisme naturel en novembre prochain qui peut être remise en cause, faute de subvention, ou plus exactement, faute de représentant légal de la discipline, susceptible de percevoir et gérer cette subvention.
Vous voyez l’urgence… le problème et sa solution: Il nous faut garder l’agrément et pour cela rester groupés. C’est groupés que seulement nous aurons assez de poids (si toutefois nous pouvons en avoir un) pour peser dans la réflexion ministérielle et avoir une chance de garder l’agrément. Les culturistes doivent rester groupés, avec les athlètes, avec les clubs culturistes, et avec les responsables régionaux culturistes…
Il faut donc fonder une association qui regroupe avant tout les clubs concernés (car ce sont eux qui sont membres de la fédération et susceptibles de percevoir les actifs redistribués lors de la réorganisation de la FFHMFAC) et, à travers eux, tous les sportifs concernés et intéressés, athlètes et cadres ; il faudra par ailleurs créer des comités régionaux culturistes dans les nouvelles régions. Pour cela il faut une association qui puisse fédérer ces comités régionaux et être un interlocuteur, tant vis-à-vis des autres disciplines, plus fournies, que du ministère des sports, et ainsi gérer la transition,
Les « poids lourds » de la fédération (H et FA) clament toujours, malgré quelques hésitations au départ, qu’ils souhaitent mutualiser les moyens techniques : siège et personnel salarié, traitement des licences, commissions (antidopage), formations. Ceci permettrait d’assurer une continuité de service, au moins en apparence, pour les intéressés : clubs et athlètes.
En conclusion ce n’est pas le moment de faire campagne ! Il n’y a pas de « liste » à faire car il n’y plus de structure au sein de laquelle cela ait un sens. Celles et ceux qui tentent de dresser les uns contre les autres ou de créer de nouveaux clans se trompent. Il faut d’abord mettre en place les structures nécessaires pour pouvoir dialoguer. Tout le monde y est invité. Il faut être tous unis pour discuter, il faut être tous unis pour mettre sur pied un ou plusieurs projets.
C’est à cela qu’appelait la réunion de Lormont, le 30 mai dernier.
Les acquis fédéraux doivent être transmis à une association qui aura vocation à devenir fédération s’il le faut, ou à s’associer avec une autre fédération. Son embryon est en développement : c’est l’Association Française de Culturisme Naturel (AFCN). Elle devra très vite s’étoffer après l’assemblée générale de juin de la FFHMFAC que nous avons appelée de nos vœux en mars dernier.
Il est également important que cette nouvelle association reflète une certaine continuité, lui donnant alors la légitimité nécessaire pour élaborer un traité d'apport partiel d'actif et négocier un accord de mutualisation des moyens.
Rien n'est acquis a priori et je souhaite que la commission sportive et les clubs associés rejoignent l’AFCN. C’est en tous cas mon choix.
Pierre Deransart
Président de la CSNC-FFHMFAC